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Et si pleurer au travail devenait (enfin) normal ?
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Et si pleurer au travail devenait (enfin) normal ?

Pleurer au travail, c’est un peu comme éternuer en réunion : tout le monde l’a déjà fait, mais personne n’en parle. Les yeux qui piquent après un échange tendu, la gorge qui se serre sous la pression, les larmes qui montent quand tout semble trop lourd… Et pourtant, dès qu’elles apparaissent, on les essuie vite, on s’excuse, on s’explique. Comme si l’émotion n’avait pas sa place là où l’on “travaille”.

C’est étrange, non ? Dans un monde qui valorise l’authenticité, la collaboration et l’écoute, les pleurs restent l’un des derniers grands tabous du monde professionnel. Et pourtant, ils sont loin d’être rares : selon une étude menée par Korn Ferry en 2025, près d’un salarié sur trois a déjà pleuré au travail au cours de l’année écoulée

On parle de stress, de burn-out, de charge mentale, mais pas de ces moments où l’émotion déborde, pourtant, ils font partie de la vie, donc du travail.

Et si, plutôt que de vouloir les cacher, on apprenait à les comprendre ? 

Parce que pleurer, ce n’est pas craquer : c’est réagir. C’est souvent le signe que quelque chose a besoin d’être entendu, un trop-plein, une tension, un déséquilibre, un besoin d’humain dans un environnement qui en manque parfois.

Alors, si on arrêtait de culpabiliser ? Et si on voyait enfin les larmes non pas comme un problème, mais comme une boussole émotionnelle au service du collectif ?

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Pourquoi on pleure au travail (et ce que cela dit) 

Pleurer au travail reste un tabou, et pourtant c’est tout à fait humain. Ces larmes racontent souvent quelque chose sur nous, nos équipes ou notre organisation, et elles méritent d’être comprises.

Les déclencheurs : quand le quotidien déborde

Il n’y a pas de recette unique qui provoque les larmes au travail. Mais certains facteurs reviennent souvent :

  • Surcharge et stress : deadlines serrées, accumulation de tâches, pression constante. Selon une étude britannique, 55 % des salariés en larmes ont cité le stress comme facteur principal (source).
  • Manque de reconnaissance : travailler dur sans retour positif ou sans visibilité peut générer un sentiment d’invisibilité et de frustration.
  • Tensions relationnelles : conflits avec collègues ou managers, malentendus ou micro-agressions. Ces situations peuvent s’accumuler et déclencher un moment d’émotion.
  • Fatigue émotionnelle accumulée : parfois, il ne se passe rien de dramatique, mais le poids de la semaine ou du mois finit par provoquer une réaction forte.

À retenir : ces larmes ne signalent pas un problème individuel, mais un signal que quelque chose mérite attention, pour soi ou pour le collectif.

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Les larmes comme langage émotionnel

Pleurer n’est pas un échec : c’est une façon de communiquer autrement. Quand les mots ne suffisent plus, le corps parle.

  • Un signal de besoin d’écoute ou de soutien
  • Une expression d’un trop-plein d’émotions
  • La manifestation de frustration, fatigue ou découragement
  • Parfois, même une joie intense ou un soulagement.

Selon Korn Ferry, un salarié sur trois a pleuré au travail au cours des 12 derniers mois. Cela montre bien que les larmes ne sont pas rares, et qu’elles ne concernent pas uniquement les situations négatives.

Perspective positive : accueillir ces moments permet de comprendre ce qui se joue pour la personne et pour l’équipe, plutôt que de stigmatiser ou de cacher.

Ce que cela dit du collectif et de l’organisation

Les larmes d’un(e) collaborateur(trice) ne concernent pas seulement l’individu. Elles sont un miroir pour l’organisation :

  • Elles révèlent des zones de tension ou de surcharge dans le travail
  • Elles signalent un besoin de reconnaissance ou de communication plus claire ;
  • Elles indiquent que le collectif pourrait bénéficier de temps pour se recentrer, échanger ou soutenir ses membres.

Le twist positif : loin d’être un signe de faiblesse, ces moments d’émotion sont une opportunité pour les RH et managers de renforcer la culture d’écoute, la confiance et le bien-être collectif.

Les enjeux pour les DRH & collectifs : ce que ça change

Pleurer au travail ne concerne pas seulement la personne qui est en larmes : c’est un signal précieux pour l’organisation. Ignorer ces signaux peut coûter cher, mais les accueillir peut transformer la culture d’entreprise et le bien-être des équipes.

Les risques si on ignore les émotions

Fermer les yeux sur les larmes au bureau, c’est risquer de laisser passer :

  • Démotivation : quand les émotions ne sont jamais entendues, le moral s’effrite.
  • Turnover : des collaborateurs épuisés ou invisibilisés finissent par chercher ailleurs.
  • Absence de lien et d’engagement collectif : les tensions non exprimées créent des silos et une communication réduite.
  • Quiet cracking : un épuisement discret, presque invisible, qui ronge progressivement le collectif.

Une enquête de Business Insider met en avant ces risques, montrant comment le refus d’accueillir les émotions conduit à des situations d’isolement et de fatigue prolongée.

Les opportunités si on accueille l’émotion

Accueillir les moments de vulnérabilité ne fragilise pas l’organisation : cela la renforce.

  • Plus d’engagement : les collaborateurs se sentent compris et reconnus.
  • Meilleure confiance : dans les managers et dans le collectif.
  • Culture de transparence : les émotions deviennent un levier pour des échanges sincères.
    Fidélisation et performance durable : des équipes écoutées restent motivées et plus résilientes.

Les larmes peuvent ainsi devenir un outil de connexion et d’alignement collectif, plutôt qu’un moment à éviter.

Quelles pratiques simples ou rituels pourrais-tu conseiller aux managers pour normaliser l’expression des émotions, sans que ça devienne gênant ou mal perçu ?

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Pourquoi cela parle à vos KPIs

Accueillir les émotions au travail a un impact concret sur les indicateurs qui comptent pour les RH et les managers. Lorsqu’un collaborateur se sent entendu et compris, sa santé mentale s’améliore, son stress diminue et sa résilience augmente

En conséquence, l’absentéisme et le turnover diminuent, tandis que l’engagement et la motivation restent élevés sur le long terme. Mais ce n’est pas tout : un environnement où l’émotion est acceptée favorise également la coopération et l’innovation. Les équipes deviennent plus soudées, plus attentives aux besoins de chacun, et capables de résoudre les problèmes plus efficacement. 

En somme, accueillir les émotions ne fragilise pas la performance : au contraire, cela crée un terreau durable pour la productivité, la cohésion et le bien-être collectif.

Les mythes à casser

Il est temps de déconstruire certaines idées reçues qui continuent de peser dans le monde du travail. L’un des plus répandus est que pleurer serait un signe d’incompétence. En réalité, les études montrent qu’une personne qui pleure est souvent perçue comme plus chaleureuse, plus authentique et humaine, même si certains collègues peuvent, à tort, la juger moins compétente. 

Un autre mythe est que l’on doit rester stoïque en toutes circonstances. En réalité, la répression des émotions crée du stress, de la distance et empêche une communication sincère. Accueillir l’émotion ne signifie pas “laisser faire” ou perdre le contrôle : c’est créer un cadre sûr et constructif, où les signaux émotionnels deviennent des leviers pour renforcer la confiance, l’écoute et la cohésion au sein des équipes.

Des pistes concrètes pour agir

Accueillir les émotions au travail ne relève pas de la théorie : c’est une pratique concrète que chaque DRH et manager peut mettre en place. Il ne s’agit pas de créer un espace thérapeutique, mais de donner aux collaborateurs un cadre sûr pour exprimer ce qu’ils ressentent, et transformer ces signaux en opportunités pour le collectif.

1. Créer une zone d’écoute, une “safe place”

Créer une zone d’écoute est un premier pas essentiel. Cela peut être aussi simple qu’un manager qui prend le temps d’écouter un collaborateur sans juger, ou qu’une équipe qui se réserve un moment pour partager ses ressentis. Ces espaces, même courts, montrent que les émotions ont leur place et qu’elles sont respectées.

2. Mettre en place des rituels

Des rituels simples peuvent aussi aider à désacraliser l’émotion. Par exemple, un check-in hebdomadaire où chacun partage en un mot son état d’esprit, ou un moment de pause collective pour évoquer ce qui a été difficile dans la semaine. Ces gestes banals permettent d’installer la transparence et la confiance au quotidien.

3. Former les managers

La formation des managers à l’accueil de l’émotion est une autre piste incontournable. Il ne s’agit pas d’en faire des psychologues, mais de leur donner des repères simples : reconnaître une émotion, l’accueillir, reformuler pour montrer qu’on comprend, et proposer un accompagnement ou un ajustement si nécessaire. Cela crée un environnement où les collaborateurs osent être eux-mêmes sans crainte d’être jugés.

4. Suivre les kpi’s et en valoriser l’impact

Enfin, il est important de suivre et valoriser l’impact de ces pratiques. Mesurer le climat émotionnel, relayer les initiatives qui fonctionnent, et montrer que l’écoute des émotions a des effets positifs sur le bien-être et la performance collective contribue à rendre ces gestes durables.

En résumé : accueillir les larmes et émotions au travail n’est pas une faiblesse, mais une force. Les signaux émotionnels sont des outils pour mieux comprendre, soutenir et connecter les équipes, tout en renforçant la cohésion et la performance. En donnant la parole à ce qui se vit, les DRH et managers transforment un tabou en levier concret de bien-être et d’efficacité.

Vers une culture “être pour”

Et si pleurer au travail devenait enfin normal ? Pas parce qu’il faudrait pleurer, mais parce que reconnaître et accueillir les émotions rend le travail plus humain, plus connecté et plus performant. Les larmes ne sont pas un signe de faiblesse : elles sont un signal précieux, une boussole qui indique où écouter, soutenir et ajuster.

Pour les DRH et managers, chaque moment émotionnel est une opportunité : renforcer la confiance, créer du lien, améliorer le bien-être et la cohésion collective. Accueillir l’émotion ne fragilise pas l’organisation ; au contraire, cela lui donne plus de souffle, de souplesse et de résilience.

Alors, la prochaine fois qu’une larme apparaît dans votre équipe, ne détournez pas le regard. Écoutez, accueillez, transformez. C’est ainsi que le travail peut devenir un lieu où l’humain est au centre, et où chaque émotion compte vraiment.

Les larmes au travail ne sont pas un problème à résoudre, mais un levier à utiliser pour bâtir des équipes plus fortes, plus engagées et plus heureuses.

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Contacter un expert
“L’expression émotionnelle au travail provoque diverses réactions, souvent de l’étonnement de voir ses collègues laisser s’exprimer des émotions qui habituellement ne sont pas les bienvenues au travail. Le rapport Gollac qui listent les facteurs susceptibles d’occasionner des situations de stress au travail y inclus l’exigence émotionnelle, il s’agit de la nécessité de contenir ses émotions ou d’afficher des émotions pour faire bonne figure au travail selon son métier.  Toutefois, bannir les émotions au travail est une utopie et bien souvent face à des expressions émotionnelles au travail, les comportements prosociaux sont généralement déclenchées comme le réflexe de consoler un collègue en lui apportant mouchoirs ou verre d’eau ou de s’interposer entre deux collègues qui crient.”

Clélia Sacadura

Psychologue du travail
“Lorsqu’une situation devient tendue ou sensible il est recommandé d’être attentif au changement du ton de la voix qui monte ou qui chevrote, au débit de parole qui s’accélère, aux yeux qui peuvent s’humidifier ou devenir rouges ; tous les signaux physiques ou comportementaux associés à l’expression émotionnelle. En repérant ces signes, il est possible de prévenir un trop plein d’émotions : ceci en proposant de faire une pause, de changer de pièce, de marcher, de demander à l’un ou l’autre d’aller chercher un verre d’eau. Tout ce qui permettrait de faire coupure dans l’escalade émotionnelle.”

Clélia Sacadura

Psychologue du travail
“Je conseillerai aux managers de prévoir des moments seul à seul avec leur collaborateur sans enjeu professionnel direct, autour d’un café ou d’un repas par exemple. L’idée n’est pas de déborder de la sphère professionnelle mais de pouvoir prendre le temps de questionner sur comment le collaborateur se sent en ce moment dans ses relations au travail, sa charge de travail, son épanouissement, ses besoins éventuelles ou les problématiques récentes qu’il a traversées.”

Clélia Sacadura

Psychologue du travail

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