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Retour au travail après un congé maternité : un défi pour la santé mentale des mères
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Retour au travail après un congé maternité : un défi pour la santé mentale des mères

Chaque année, la Journée mondiale de la santé met en lumière un enjeu clé pour le bien-être de millions de personnes. À partir de la semaine prochaine, l’OMS choisit de mettre l’accent sur la santé des femmes et des nourrissons. Une thématique qui résonne particulièrement avec un moment charnière de la vie des jeunes parents et particulièrement, des jeunes mamans : la reprise du travail après un congé maternité.

Passer du rythme bébé au rythme bureau, jongler entre réunions, biberons et rendez-vous pédiatriques, gérer le manque de sommeil et la charge mentale… ce retour à la vie professionnelle est une étape clé et bien souvent, pleine de défis. Pourtant, son impact sur la santé mentale est encore trop souvent sous-estimé. Selon l’Assurance Maladie, 10 à 20 % des femmes connaissent une dépression post-partum dans les semaines suivant l’accouchement. Lorsqu’il s’agit de la reprise du travail après un congé maternité, cette période de transition peut accentuer le stress et la fatigue, rendant la reprise encore plus difficile.

Chez Qualisocial, on est convaincus que la santé mentale en entreprise mérite toute notre attention, et que chaque transition de vie, y compris la reprise du travail après un congé maternité, doit être accompagnée avec bienveillance. Mais alors, comment adoucir cette transition ? Quels leviers les entreprises et les mamans elles-mêmes peuvent-elles activer pour vivre ce retour plus sereinement ? Point sur les solutions concrètes pour une reprise apaisée du travail après un congé maternité.

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Les défis psychologiques et physiques du retour au travail après un congé maternité

Reprendre avec une énergie déjà entamée

Reprendre le travail après un congé maternité, c’est souvent repartir avec une jauge d’énergie déjà bien entamée. Les nuits hachées, les tétées ou biberons nocturnes, et un sommeil encore irrégulier rendent la concentration plus difficile. D'après une étude publiée dans la revue Sleep, il faudrait environ six ans aux parents pour retrouver un sommeil de qualité équivalente à celui d'avant la naissance de leur enfant. Les premiers mois sont particulièrement impactants, mais même après plusieurs années, le sommeil reste moins réparateur.

Au stress physique s’ajoute un stress émotionnel important : celui de la séparation avec son bébé. Laisser son enfant à la crèche ou chez une nounou peut provoquer un sentiment de culpabilité, amplifié par la pression sociale qui pèse sur les jeunes mères. Des questions telles que "Suis-je une bonne mère si je laisse mon bébé si tôt ?" ou "Vais-je manquer des moments importants ?" viennent alourdir une charge mentale déjà bien présente.

Un impact psychologique encore trop méconnu

Si la santé mentale post-partum commence à être mieux prise en compte, son lien avec la reprise du travail après un congé maternité reste encore trop peu étudié. Pourtant, cette transition peut accentuer les symptômes de stress et d’anxiété, surtout lorsqu’elle s’accompagne d’une pression professionnelle accrue.

Les jeunes mères se retrouvent souvent face à un double défi : reprendre leur poste avec les mêmes attentes de performance qu’avant leur congé, tout en s’adaptant à une nouvelle réalité personnelle exigeante. Le manque de reconnaissance de cette phase de transition peut peser lourdement sur le moral et la motivation, laissant peu de place à la bienveillance envers soi-même.

"Les entreprises ont un rôle clé à jouer pour éviter que cette période de transition ne se transforme en parcours du combattant. Trop souvent, les jeunes mères font face à l'envie de revenir rapidement au top sur le plan professionnel. Elles sont par ailleurs souvent sujettes à une fatigue inhérente à cette étape de vie (et aux courtes nuits aussi !!) . Elles subissent alors une charge mentale et émotionnelle intense qui peut les mettre en difficulté. Il est essentiel d’intégrer cette réalité dans les politiques RH et managériales, en proposant un accompagnement adapté en favorisant une culture qui tient compte de ces défis plutôt que de les invisibiliser", Isabelle Hastings,Conseil QVCT et accompagnement des Transfo RH chez Qualisocial

Une charge mentale accrue : jongler entre le pro et le perso

Au-delà du travail, les mères doivent gérer une logistique quotidienne intense. Entre la prise des rendez-vous médicaux pour le bébé, l’organisation des modes de garde, et la gestion des imprévus (comme une maladie du bébé qui tombe en crèche), la charge mentale explose. Bien sûr, les mères peuvent être aidées par le co-parent, mais malgré cette collaboration, la charge mentale reste très élevée et souvent disproportionnée. Il faut aussi maintenir un équilibre professionnel, ce qui peut être d’autant plus difficile lorsque l’on n’a pas été remplacée pendant son absence, entraînant une surcharge de travail dès le retour.

Pour mieux gérer cette pression, certaines optent pour un temps partiel (80 %), mais même dans cette configuration, la difficulté reste de taille : être aussi performante qu’avant au bureau tout en devant jongler avec les impératifs de la maison.

🤕 Cette solution est souvent à double tranchant : non seulement elle redéfinit la charge mentale, mais elle peut aussi entraîner une surcharge de travail, avec la même charge à accomplir en 4 jours au lieu de 5. De plus, cette organisation peut mener à une précarité financière, puisque le salaire est réduit à 80 %, ce qui complique davantage l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

charge mentale

Un retour sous pression : entre surcharge et culpabilité

Des dossiers en attente et une charge de travail qui explose…

Le retour au travail après un congé maternité rime souvent avec "saut dans le grand bain". Dans de nombreuses entreprises, les postes ne sont pas systématiquement remplacés, ou seulement partiellement. Résultat : une accumulation de tâches, des projets laissés en suspens et une to-do list qui s’est allongée pendant plusieurs mois d’absence.

Dès les premiers jours, le sentiment d’être débordée s’installe. Entre les emails non lus, les nouveaux process à intégrer et la nécessité de se remettre à jour rapidement, beaucoup de mères ressentent une pression intense pour "rattraper le retard", parfois au détriment de leur propre équilibre.

La pression invisible : prouver que l’on est toujours performante…

En plus de la surcharge de travail, s’ajoute une attente implicite : prouver que la maternité n’a rien changé à l’engagement professionnel. Cette pression est encore plus forte pour celles qui reprennent à 80 %. Des remarques parfois subtiles, mais bien présentes, nourrissent un sentiment de culpabilité : "Elle est moins impliquée" ou "Elle va être moins disponible pour les dossiers importants". Ces réflexions peuvent créer un sentiment d’auto-exigence insoutenable.

Beaucoup de jeunes mères se sentent obligées de faire plus pour prouver qu’elles sont toujours aussi efficaces, quitte à travailler sur leur temps personnel ou à accumuler une fatigue supplémentaire.

Les défis logistiques : un parcours semé d’embûches

Le retour au travail après un congé maternité ne se limite pas à la reprise des tâches professionnelles ; il inclut également un parcours semé d’embûches logistiques.

  • Trouver une place en crèche : Ce n’est pas toujours facile, et il arrive parfois que cette place ne soit obtenue qu’au dernier moment.
  • Gérer les horaires de crèche : Ces derniers sont souvent incompatibles avec ceux du bureau, rendant difficile l’organisation quotidienne.
  • Faire face aux absences pour maladie : Le bébé tombe souvent malade, notamment en crèche, où il peut être malade de 9 à 12 fois par an.
  • Négocier des aménagements avec son employeur : Les demandes de télétravail, de flexibilité des horaires ou d’autres formes d’aménagement sont souvent nécessaires pour parvenir à une conciliation sereine entre vie professionnelle et vie personnelle.

Tous ces défis logistiques, combinés à la pression professionnelle, rendent la conciliation encore plus complexe et ajoutent du stress à une situation déjà bien chargée.

Comment mieux accompagner le retour au travail après un congé maternité en entreprise ?

Le retour au travail après un congé maternité ne devrait pas être un test de résistance, mais une transition accompagnée. Pourtant, trop souvent, les jeunes mères se sentent livrées à elles-mêmes. Entre charge mentale, fatigue et pression professionnelle, elles jonglent avec des exigences parfois incompatibles.

Alors, comment créer un cadre plus bienveillant et adapté ?

"Chez Qualisocial, nous avons à cœur de prendre soin des parents. Pour accompagner au mieux cette étape importante de la vie, nous avons mis en place plusieurs attentions dédiées : une box spéciale pour accueillir ce nouveau rôle de parent (des goodies mais pas que !), un forfait chez des professionnels de santé pour des séances pour prendre soin de soi dans ce nouveau rôle de parents et pour les deux, des entretiens RH de pré-reprise et de reprise, ainsi qu’un accompagnement dédié pour les managers, une visite médicale de reprise pour garantir un retour en toute sérénité, des horaires aménagés et du télétravail facilité pour les mamans allaitantes. Parce que le bien-être des collaborateurs est au cœur de notre engagement.", Ségolène Lepvrier-Hannart, DRH chez Qualisocial

Favoriser la flexibilité : un levier clé pour un retour serein

La rigidité des horaires et des modes de travail est l’un des principaux freins à une reprise apaisée. Proposer plus de flexibilité, c’est permettre aux jeunes mères de mieux s’adapter à cette nouvelle phase de leur vie.

  • Télétravail partiel : pouvoir travailler de chez soi quelques jours par semaine réduit la fatigue liée aux trajets et facilite l’organisation avec un nourrisson.
  • Horaires aménagés : décaler légèrement l’arrivée et le départ du bureau pour s’adapter aux horaires de crèche ou de nounou.
  • Accès facilité au temps partiel : Certaines mères souhaiteraient opter pour une reprise à 80 % mais hésitent à le demander par peur d’un impact sur leur carrière. Il est crucial que l'entreprise encourage ces dispositifs, non seulement pour les mères, mais aussi pour les pères, afin d'éviter toute différence de traitement entre les sexes. Proposer ces options à tous les parents permet de soutenir un équilibre familial équitable et de ne pas pénaliser l'un ou l'autre des co-parents, tout en favorisant une culture d'égalité dans l'entreprise.
  • Instaurer la power nap ou la sieste récupératrice : Aménager un espace dédié au repos ou encourager des pauses de récupération permettrait aux jeunes parents (et aux autres salariés) de mieux gérer la fatigue accumulée. Une courte sieste de 15 à 20 minutes peut améliorer la concentration, la productivité et le bien-être général.
  • Encourager les pères à prendre la totalité de leur congé paternité : Sensibiliser et inciter les collaborateurs masculins à utiliser l'intégralité de leur congé paternité permet de mieux répartir la charge parentale dès les premiers mois et de normaliser le partage des responsabilités familiales. Cela contribue aussi à réduire les inégalités de genre en entreprise et à favoriser un environnement plus inclusif.

➡️ Mettre en place ces solutions, c’est envoyer un message fort : la maternité n’est pas un frein à une carrière, mais une phase à accompagner.

Des RDV RH réguliers pour ajuster la charge de travail et écouter les besoins

Le retour après un congé maternité ne se joue pas en une seule journée. Un suivi régulier permet d’adapter la charge de travail et d’identifier d’éventuelles difficultés.

  • Un entretien de retour pour échanger sur les attentes et les éventuelles craintes.
  • Des points réguliers (1 mois, 3 mois, 6 mois après la reprise) pour ajuster la charge et anticiper les besoins.
  • Un dialogue ouvert pour éviter que la surcharge de travail ne s’installe durablement.

➡️ Ces échanges ne sont pas qu’administratifs : ils participent au bien-être des collaboratrices et à leur engagement à long terme.

Promouvoir une culture bienveillante : sensibiliser managers et équipes

Le poids de la culpabilisation ne vient pas seulement des jeunes mères elles-mêmes, mais aussi des regards extérieurs. Des remarques anodines peuvent peser lourd :

👉 "Elle est souvent absente en ce moment."

👉 "Elle ne peut pas rester tard, elle doit aller chercher son bébé."

👉 "Depuis son retour, elle est moins impliquée."

Pour éviter ces biais inconscients, il est essentiel de sensibiliser les équipes et les managers à ces enjeux. L’objectif ? Créer un climat où les mères peuvent évoluer sans pression supplémentaire

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Changer les mentalités pour un retour plus serein

Fatigue chronique, stress, charge mentale… Le retour d’un congé maternité impacte la santé des jeunes mères et freine souvent leur carrière. Une femme sur deux estime que la maternité nuit à son évolution professionnelle (source : APEC).

Pour un changement durable, il faut :

✔ Valoriser l’expérience indépendamment des congés parentaux.

✔ Encourager une répartition équilibrée des congés entre parents.

✔ Normaliser le temps partiel temporaire sans freiner l’évolution.

✔ Valoriser les compétences acquises durant la maternité, telles que l'organisation, la gestion des priorités, la négociation, et l'empathie émotionnelle. La maternité oblige souvent à une gestion minutieuse du temps, comparable à celle d'un ministre, et des études ont montré que cette expérience modifie le cerveau, renforçant des compétences précieuses dans la vie professionnelle.

💡 Astuce : n’hésitez pas à adopter et à faire adopter dans l'entreprise une attitude positive et bienveillante autour de la maternité y compris avant le départ en congé maternité.

Les entreprises ont un rôle clé à jouer en instaurant plus de flexibilité et un accompagnement adapté.

Chez Qualisocial, nous aidons les organisations à créer un environnement bienveillant pour un retour plus serein et plus équilibré des jeunes mères.
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