Endométriose au travail : des ajustements simples pour un grand impact

L’endométriose touche entre 10 et 20 % des femmes en âge de procréer, et pourtant, cette maladie chronique reste encore largement méconnue dans le monde du travail. Douleurs invalidantes, fatigue intense, absences répétées… Pour de nombreuses salariées, concilier carrière et endométriose relève du parcours du combattant.
Pour les entreprises, c’est une nécessité de comprendre l’endométriose puisqu’elles ont un rôle clé à jouer : selon un sondage Ipsos pour la Fondation Recherche Endométriose, 53 % des Françaises estiment qu’elles doivent mieux accompagner les personnes concernées. Malgré cette prise de conscience, seules 4 % des entreprises ont mis en place des actions concrètes. La majorité des salariés ignorent même si leur organisation prend en compte ce sujet, tant il est encore pour certaines femmes un tabou, une maladie difficile à aborder, sur laquelle on peine à mettre des mots.
Alors, comment transformer cet enjeu de santé en véritable levier d’inclusion et de bien-être au travail ? Flexibilité, télétravail, aménagement des postes… Des solutions existent et peuvent être mises en place facilement. RH, découvrez comment adapter votre politique d’accompagnement pour un impact positif et durable.

Concilier vie professionnelle et endométriose : un défi du quotidien
L’endométriose en quelques mots
Une maladie encore méconnue, mais aux effets bien réels.
🧠 Définition : L’endométriose se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus, provoquant douleurs pelviennes intenses, troubles digestifs, fatigue chronique et même des complications dans la fertilité.
Malgré sa prévalence, l’endométriose reste sous-diagnostiquée et peu prise en compte, notamment dans le monde du travail. Beaucoup de salariées souffrent en silence, jonglant entre douleurs invalidantes et impératifs professionnels, souvent au détriment de leur bien-être et parfois même, de leur carrière.
Symptômes et conséquences au travail
Les symptômes de l’endométriose varient d’une personne à l’autre, mais leurs conséquences sur le travail sont bien souvent les mêmes :
- Douleurs intenses et imprévisibles, entraînant des difficultés de concentration et de productivité.
- Fatigue chronique et fatigabilité accrue, rendant difficile la gestion d’une journée de travail classique.
- Absentéisme récurrent, avec des crises pouvant nécessiter des arrêts maladie fréquents et imprévus.
Autocensure et frein à l’évolution professionnelle, certaines salariées hésitent à postuler à des postes à responsabilités par peur de ne pas pouvoir suivre le rythme.

Sans accompagnement adapté, ces obstacles peuvent mener à une détérioration du bien-être au travail, un stress accru et même, dans certains cas, une démission contrainte. Pourtant, des solutions existent pour permettre aux collaboratrices atteintes d’endométriose de continuer à évoluer dans un environnement professionnel plus inclusif et bienveillant.
« Dans ma pratique, des femmes me partagent régulièrement leur nécessité de dissimuler leur souffrance au travail, par peur d’être perçues comme moins performantes. Les maladies chroniques telles que l’endométriose présentent des symptômes invalidants qui impactent le rapport au travail pourtant elles ne sont pas toujours à l’aise pour aborder le sujet avec leur employeur. Pour que les organisations prennent cette question au sérieux, au delà de la sensibilisation, il conviendrait de mettre en place des actions concrètes : adapter les conditions de travail (télétravail, aménagement des horaires), former les managers à mieux comprendre et accompagner les salariées concernées, et surtout, créer un environnement où la parole est libérée sans crainte de stigmatisation. », Clélia Sacadura, Psychologue du travail & Directrice de l’expertise chez Qualisocial
Le rôle clé des RH face à l’endométriose de ses salariées : accompagnement et adaptation
Éviter la perception négative : changer le regard sur l’endométriose au travail
L’endométriose est encore trop souvent perçue comme un sujet personnel, voire tabou, plutôt qu’un véritable enjeu de santé au travail. Pour certaines entreprises, elle rime avec absentéisme, imprévus et désorganisation, suscitant parfois une forme de réticence à en parler ou à mettre en place des mesures adaptées.
Pourtant, une meilleure prise en compte de la maladie ne signifie pas une baisse de performance. Au contraire, en instaurant un dialogue ouvert et des solutions adaptées, les RH peuvent transformer cet enjeu en opportunité : fidéliser les talents, améliorer la qualité de vie au travail et renforcer leur politique d’inclusion et de diversité.
Les attentes des salariées : des solutions concrètes, plus que de la compassion
Les salariées concernées ne cherchent pas à être ménagées, mais à pouvoir travailler dans de bonnes conditions malgré leur maladie. D’après le sondage Ipsos, les attentes des salariées sont claires :
- Plus de flexibilité : 62 % souhaitent du télétravail et 55 % une adaptation des horaires de travail, notamment pour mieux gérer les crises de douleur.
- Un aménagement du poste de travail : 51 % évoquent des ajustements simples comme une chaise ergonomique, un bureau proche des sanitaires ou encore une place de parking réservée.
- Un cadre plus inclusif : sensibiliser les équipes et former les managers est essentiel pour briser le tabou et prévenir les discriminations indirectes. Pourtant, seule une minorité d’entreprises a engagé des actions en ce sens.
- Une reconnaissance officielle : l’accompagnement vers la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) peut être un levier intéressant pour sécuriser le parcours professionnel des salariées concernées.
Quelles solutions concrètes pour mieux accompagner les salariées atteintes d’endométriose ?
Loin d’être un casse-tête organisationnel, l’accompagnement des salariées atteintes d’endométriose repose sur des ajustements simples, mais à fort impact. L’objectif ? Favoriser leur bien-être tout en préservant leur engagement professionnel.
Aménager les conditions de travail pour plus de flexibilité
- Télétravail adapté : permettre 1 à 2 jours de télétravail par semaine ou la possibilité d’y recourir ponctuellement lors des périodes de crise.
- Horaires flexibles : assouplir les horaires d’arrivée et de départ pour mieux gérer la fatigue et les douleurs nocturnes.
- Temps partiel thérapeutique : offrir la possibilité d’un aménagement temporaire du temps de travail en concertation avec la médecine du travail.
Adapter le poste de travail pour un meilleur confort
- Un mobilier ergonomique : une chaise plus confortable, un bureau réglable ou un poste proche des sanitaires pour limiter l’inconfort.
- Une place de parking dédiée : éviter les trajets fatigants en garantissant un accès facilité aux locaux.
- Un espace de repos : offrir un lieu où la salariée peut s’allonger en cas de douleur intense.

Sensibiliser et former pour briser le tabou
- Former les managers et RH : leur donner les clés pour mieux comprendre l’endométriose et accompagner les salariées concernées sans préjugés.
- Informer les équipes : organiser des campagnes de sensibilisation pour créer un climat bienveillant et éviter les incompréhensions sur les absences ou aménagements accordés.
- Mettre en place un référent santé : un interlocuteur dédié pour écouter, conseiller et orienter les salariées vers les bonnes ressources.
💡 Les petits conseils de la rédac. : le 28 mars, Journée mondiale de l’endométriose, peut être l’occasion idéale pour lancer une communication interne et sensibiliser vos collaborateurs sur cette maladie encore trop méconnue.
Accompagner la reconnaissance et les démarches administratives
- Faciliter la demande de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) pour sécuriser le parcours professionnel et bénéficier d’aménagements spécifiques.
- Proposer une mutuelle adaptée avec une meilleure prise en charge des soins liés à l’endométriose.
- Encourager le dialogue avec la médecine du travail pour identifier les meilleures solutions d’adaptation du poste.
Vers une entreprise plus inclusive : il n’y a pas de petite solution
Un petit pas pour l’entreprise, un grand pas pour les salariées ! Faire de l’endométriose un sujet de dialogue et d’action en entreprise ne relève pas d’une transformation radicale, mais d’une évolution progressive des pratiques RH. Chaque action, même la plus simple, participe à créer un environnement de travail plus bienveillant et inclusif.
Toutes les entreprises ne peuvent pas mettre en place un congé menstruel ou une refonte complète de l’organisation du travail. Mais chaque ajustement, aussi minime soit-il, compte :
- Autoriser le télétravail ponctuel en cas de crise, c’est reconnaître les besoins spécifiques des salariées sans impacter la productivité.
- Adapter les horaires de travail, c’est donner de la flexibilité pour mieux gérer la fatigue et la douleur.
- Mettre en place un dialogue ouvert avec les RH et managers, c’est déjà lever un tabou et montrer que l’entreprise est à l’écoute.
Adopter des pratiques plus inclusives n’est pas une contrainte, mais un levier de fidélisation et de performance. Les entreprises qui s’engagent sur ces sujets renforcent leur marque employeur, attirent des talents et construisent une organisation plus résiliente et humaine.
💡L’essentiel à retenir : Il n’y a pas de petite solution. L’essentiel est d’ouvrir la voie vers une meilleure prise en compte de l’endométriose au travail, avec des actions adaptées à chaque entreprise. L’écoute, la flexibilité et l’adaptation sont les premiers pas vers une entreprise plus inclusive et performante.

Pour aller plus loin : ressources et contacts utiles
Accompagner les salariées atteintes d’endométriose nécessite de s’informer et de s’appuyer sur les bonnes ressources. Retrouvez des contacts utiles pour aller plus loin dans la mise en place d’un environnement de travail inclusif. 🔍
Associations et organismes spécialisés
- Fondation Recherche Endométriose → Informations, sensibilisation et avancées scientifiques sur la maladie.
- EndoFrance → Association de référence qui accompagne les patientes et sensibilise le grand public.
- Endomind → Sensibilisation et plaidoyer pour la reconnaissance de l’endométriose en entreprise.
Droits et accompagnement administratif
- MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) → Demande de Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) et accompagnement.
- Ameli.fr (Assurance Maladie) → Informations sur les arrêts de travail, le temps partiel thérapeutique et les dispositifs de prise en charge.
- Agefiph → Aides financières et conseils pour l’aménagement des postes de travail pour les salariées en situation de handicap.
💡 Vous êtes RH ou manager et souhaitez agir ?
Commencez par ouvrir le dialogue, vous renseigner et mettre en place des actions concrètes. Sensibiliser, aménager, écouter : chaque pas compte pour une entreprise plus inclusive. Pour vous accompagner dans cette démarche, Qualisocial propose des solutions adaptées pour favoriser un environnement respectueux et inclusif pour vos salariées.




Le baromètre du harcèlement au travail – Qualisocial x Ipsos

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