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Présentéisme : le reconnaître et l'éviter
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Présentéisme : le reconnaître et l'éviter

« 1 français sur 3 n’ose pas quitter le bureau avant 18 heures de peur d’être jugé »* … Le phénomène de présentéisme, c’est-à-dire faire acte de présence au bureau, est extrêmement courant.

Comment reconnait-on les présentéistes ? Quelles sont les causes et les risques de cette pratique ? Et surtout, comment en venir à bout et la prévenir ?

Présentéisme : qu’est-ce que c’est ?

Le présentéisme est une notion qui s’est développée en opposition à celle de l’absentéisme : cela correspond à une situation où le salarié, bien que physiquement présent au bureau, n’est pas productif, n’est pas en pleine possession de ses capacités de production.

Si l’absentéisme est un fléau évident, parce que visible, le présentéisme quant à lui est un mal invisible et donc plus difficile à identifier et à combattre.

Ce phénomène est extrêmement répandu en France, et peut prendre de nombreuses formes :

  • Un présentéisme contemplatif (aussi appelé absentéisme moral) : c’est le type de présentéisme le plus courant. 74 % des salariés en seraient atteints**… Concrètement, cela consiste à être physiquement présent mais ne pas être en train de travailler. Et à vrai dire, qui n’a jamais passé un coup de téléphone personnel ou réservé un billet de train pendant sa journée de travail ? C’est la récurrence de ces faits, et le désengagement manifeste dont ils témoignent qui sont problématiques ici.
  • Un présentéisme stratégique : dans ce cas de figure, le salarié fait preuve d’une ingéniosité redoutable pour montrer qu’il est là et qu’il s’investit dans son travail. Laisser une veste sur sa chaise, programmer l’envoi de mails tard dans la soirée ou tôt le matin, etc. Les techniques ne manquent pas…
  • Un surprésentéisme : enfin, cette forme de présentéisme correspond au fait de faire acte de présence au travail, voire de faire plus que ses heures, alors que l’on n’est pas en état physique de le faire. Venir au bureau alors que l’on est malade, rester tard alors que l’on est épuisé, sont des symptômes de surprésentéisme.

Risques du présentéisme

Le présentéisme est néfaste à tous les niveaux :

  • En premier lieu pour les salariés directement concernés : démotivation, souffrance, fatigue intense, stress, anxiété, aggravation de pathologies existantes, etc. Le burn-out peut également être une conséquence extrême du présentéisme.
  • Mais aussi pour l’employeur : même si dans certains cas, le présentéisme se traduit par un surinvestissement des salariés, productivité et présentéisme ne vont pas de pair. La quantité et la qualité de travail fourni se dégradent, l’ambiance de travail également, la réputation de la marque employeur se détériore, etc. Le présentéisme coute cher aux entreprises, peut-être même plus que l’absentéisme.

Phénomène du présentéisme : à quoi c’est dû ?

Le présentéisme concerne la plupart des entreprises et ce phénomène est malheureusement en pleine propagation. Mais pourquoi ? Zoom sur les causes racines de ce fléau protéiforme.

En premier lieu, il est important de souligner que le présentéisme touche particulièrement les travailleurs français. En effet, en France, le nombre d’heures travaillées est directement mis en corrélation avec la qualité du travail effectué. Si l’on fait de gros horaires, cela veut nécessairement dire qu’on est travailleur : la réaction naturelle va être de valoriser l’effort fourni, et d’être nécessairement vu comme un bon élément. Dans la plupart des pays anglo-saxons au contraire, rester tard au bureau est surtout révélateur d’inefficacité et de manque d’organisation…

Cette culture dans laquelle nous baignons tous nous prédispose en quelque sorte à glisser sur la pente du présentéisme. Mais ce n’est pas tout. Le présentéisme peut être « encouragé » par l’entreprise dans laquelle nous travaillons :

  • Présence d’une politique de la surenchère : surcharges de travail récurrentes, missions confiées à échéances irréalistes, etc.
  • Entretien d’une culture d’entreprise qui valorise l’excès de présence, un climat de compétition, le zèle à tout prix, etc.

À noter : le phénomène de présentéisme serait plus présent dans les petites entreprises, où les salariés se sentent davantage obligés de venir au bureau quand ils sont malades, de rester plus tard, etc.

Enfin, en fonction des individus, certains seront davantage prédisposés à répondre aux sirènes du présentéisme :

  • Les personnalités perfectionnistes, qui ont à cœur d’être exemplaires et/ou solidaires envers leurs collègues sont plus enclins à être présentéistes.
  • Les personnes qui ont du mal à dire non, qui ont une éthique professionnelle sur-développée, et/ou qui ont un fort besoin de reconnaissance, sont également davantage concernées.
  • Sont aussi particulièrement touchées par le présentéisme, notamment sur son volet surinvestissement dans le travail, les salariés qui ont des difficultés personnelles qu’ils cherchent à fuir.

Télétravail : quel impact sur le présentéisme ?

De fait, lorsque l’on télétravaille, nous ne sommes pas présents au bureau. Ceci étant dit, cela n’empêche en rien le phénomène de présentéisme, bien au contraire.

Dans une atmosphère de travail où la confiance ne règne pas toujours, le fait que les salariés travaillent depuis chez eux peut même accroitre le présentéisme.

Le sentiment de devoir être disponible et réactif à tout moment entraîne une hyperconnexion de la part des salariés, et développe immanquablement les cas de présentéisme.

D’ailleurs, la popularité des logiciels de tracking témoigne bien que le manque de confiance ressenti par beaucoup de salariés est un climat de travail bien réel.

Prévention et lutte contre le présentéisme

Le présentéisme n’est pas toujours facile à identifier. Le meilleur moyen de lutter contre ce phénomène est de mettre en place des actions de prévention et d’insuffler une culture d’entreprise bienveillante et positive :

  • Valoriser les résultats plutôt que la surenchère d’engagement : promouvoir activement l’équilibre vie privée/vie professionnelle permet d’avoir des équipes plus épanouies, et in fine, dont le travail sera plus qualitatif.
  • Établir un climat de confiance et montrer l’exemple : les équipes dont les managers ont un rapport décomplexé et apaisé au temps de travail et à son aménagement sont plus à même d’échapper à la pression sociale de l’hyperconnexion, surtout en télétravail.
  • Communiquer sur le sujet et inclure les salariés dans le dialogue : informer sur le droit à la déconnexion, élaborer une charte de bonne conduite, fermer les locaux à une heure raisonnable, bannir les réunions en toute fin de journée, etc.

Sources :* étude Glassdoor, 2019, ** sondage Ipsos mené pour Ourco en 2020

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