Manager son manager : comment s’y prendre ?

Vous n’êtes pas satisfait de la nature de votre collaboration avec votre manager, et/ou de la qualité de vos relations professionnelles ?
Votre manager peut être un précieux allié pour vous permettre d’évoluer dans un environnement de travail stimulant, dans lequel vous vous sentez écouté et où vos compétences sont reconnues. A contrario, quand les choses se passent mal, ou tout du moins quand des aspérités sont présentes dans votre collaboration, la situation peut vite devenir très inconfortable pour vous.
Alors, comment « manager » son manager pour repartir d’une base saine ?
Manager son manager : pour quoi faire ?
Vous souhaitez réussir à « manager » votre manager ? Le succès de ce challenge passe avant toute chose par la définition de votre ou de vos objectifs derrière cette démarche.
Vous devez commencer par identifier clairement et par écrit vos points de blocage pour réussir à mettre en place une stratégie efficace :
- Qu’est-ce qui ne va pas avec votre manager ? Qu’est-ce qui vous empêche de faire votre travail de manière idéale ? Comment aimeriez-vous que les choses évoluent ?
- Rencontrez-vous des problèmes de communication avec lui/elle ? Avez-vous besoin de plus d’autonomie ? Manquez-vous de vision sur vos missions ou avez-vous le sentiment de travailler souvent dans l’urgence ? etc.
Une fois les difficultés rencontrées posées précisément, vous pouvez vous fixer un ou plusieurs objectifs à atteindre :
- communiquer de manière plus fluide avec votre manager ;
- arriver à mener des missions en plus grande autonomie ;
- travailler avec un rétroplanning clair et détaillé en fonction des priorités, etc.
C’est sur cette base que vous pourrez établir un plan d’action réaliste, qui tiendra compte des particularités de la relation entre vous et votre manager.
Se montrer constructif
La sincérité, la prise de recul et l’éthique professionnelle doivent être au cœur de votre démarche. L’idée n’est pas de manipuler pour arriver à vos fins, mais de co-construire une relation plus harmonieuse, qui sera bénéfique à tous.
Cela passe par plusieurs choses, notamment :
- Respecter ses engagements et essayer d’être le plus exemplaire possible dans son travail : si vous souhaitez que votre manager s’améliore sur un point ou deux, il est normal que vous aussi fassiez de votre mieux. Nul doute que votre manager sera plus enclin à se remettre en question face à un collaborateur engagé.
- Être apporteur de solutions : vous remontez une difficulté ou avez un désaccord avec votre manager ? N’attendez pas que soit lui/elle qui débloque entièrement la situation pour vous. Proposez des pistes de solutions, ou des contournements, et demandez-lui son avis.
- Savoir reconnaître ses torts : nul n’est parfait, et dans une relation managériale dégradée, le collaborateur peut également porter sa part de responsabilité. Prenez le temps de réfléchir à ce que vous pourriez faire différemment pour améliorer les choses et n’hésitez pas à partager le fruit de votre réflexion avec votre manager.
- Observer une certaine réserve : vos échanges avec votre manager sont confidentiels et ne concernent que vous et lui/elle. Évitez de partager trop de détails à la pause-café.
Respecter ces quelques principes élémentaires vous aidera à instaurer un climat de confiance, indispensable pour aller plus loin.
Communiquer et exprimer clairement ses besoins
Votre manager n’est pas devin : exprimez-lui vos attentes et vos besoins. Chaque collaborateur a un mode de fonctionnement qui lui est propre : certains ont besoin d’être briefés dans le détail, d’autres qu’on leur lâche davantage la bride, certains cherchent toujours à se dépasser, d’autres ont un grand besoin d’écoute, etc.
Si vous ne clarifiez pas vos attentes et vos besoins à votre manager, il/elle risque fort de tâtonner un moment avant d’être au point, et c’est bien normal.
Ouvrir le dialogue sur la question, et lui demander comment il ou elle fonctionne, ses habitudes, les choses indispensables à son sens pour une collaboration fructueuse, etc., permettra de mettre toutes les chances de votre côté pour réussir à trouver une façon de travailler ensemble qui convienne à tout le monde.
Comment s’y prendre concrètement ?
Vous pouvez vous servir de l’approche OSBD, particulièrement précieuse dans ce cas de figure. La méthode OSBD est un excellent moyen de communiquer efficacement, en toute bienveillance, en s’assurant que les messages sont passés et que votre manager sache ce que vous attendez de lui ou d’elle :
- Observation : cette première phase consiste à observer la situation, de manière objective et sans jugement. Vous devez réussir à énoncer les faits de la manière la plus objective possible.
- Sentiment : dans un deuxième temps, vous pouvez exprimer votre ressenti. Mettez des mots sur les émotions qui vous traversent.
- Besoin : vous pourrez ensuite préciser votre besoin (écoute, partage, motivation, etc.).
- Demande : enfin, cette dernière étape est une incitation au passage à l’action. Vous partagez clairement avec votre manager une demande, qui participera à satisfaire le besoin exprimé précédemment. Attention à ne pas tomber dans l’accusation : formulez votre demande de façon claire et positive.
Bon à savoir : de manière générale, employez le « je ». En commençant vos phrases par un « tu » ou un « vous », votre manager risque de se sentir attaqué. Ce n’est pas le but.
Prendre l’habitude de donner du feedback
En tant que salarié, on attend nécessairement un feedback de la part de notre manager, pour savoir si notre travail donne satisfaction, et si certaines choses pourraient être améliorées, pour pouvoir toujours mieux faire.
C’est la même chose pour votre manager : pour pouvoir avancer et devenir un meilleur manager, il/elle a besoin de retours. Personne ne souhaite être un mauvais manager.
Tous les retours sont bons à prendre, le tout est de savoir présenter les choses de manière pertinente, et bienveillante :
- Le feedback positif : c’est celui qu’il faut privilégier par-dessus tout. Souligner les succès, les choses qui ont fonctionné, est un puissant procédé de renforcement positif, qu’on a tendance à oublier.
- Le feedback négatif : il est parfois indispensable pour éviter qu’une situation s’envenime, et qu’un mal-être durable s’installe chez vous.
Quelle que soit la teneur de votre feedback, la recette pour qu’il soit bien reçu, et donc efficace, est la suivante :
- Il doit être le plus objectif possible : appuyez vos remarques sur des faits, des observations. Cela ne doit en aucun cas tourner au jugement de valeur.
- Il doit être sincère : c’est en étant honnête et authentique que votre feedback fera mouche.
- Il doit être constructif : critiquer pour critiquer est contre-productif. Le feedback doit être une porte ouverte vers des pistes d’améliorations, des recommandations, etc.
A noter : pour discuter avec votre manager, privilégiez un point, ou un déjeuner par exemple, en tête-à-tête. Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est l’échange entre deux portes, où les conditions sont peu propices à une discussion de fond.



Le baromètre du harcèlement au travail – Qualisocial x Ipsos

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